La méthode Chrono-dodo : solution miracle pour le sommeil de bébé ?

Si votre enfant rencontre des problèmes de sommeil, vous avez sans doute déjà entendu parlé de la nouvelle méthode Chrono-dodo ! Une méthode, solution, qui porte à merveille son nom : nous vous expliquons en quoi elle consiste et pourquoi de notre côté, nous n’en sommes pas grands adeptes.
Mais une chose est sûre, la règle c’est qu’il n’y a pas de règle et si chaque bébé est différent, chaque parent l’est également. Et quoi qu’il en soit, faire de son mieux pour répondre aux besoins de son bébé est un grand pas vers une parentalité réussie ! 

En quoi consiste la Méthode Chrono-dodo ?

Cette méthode a été pensée par Aude Becquart, pour répondre aux nombreux questionnements autour du sommeil de bébé : « Il pleure systématiquement au moment du coucher », « il n’arrive pas à se rendormir quand il se réveille », « il ne fait pas ses nuits ». Des inquiétudes fréquentes qui sont légitimes et qui peuvent devenir de vraies obsessions.

La Méthode du Chrono-dodo est simple (enfin, en théorie !) et s’applique aux bébés dès l’âge de 3 mois. Elle consiste à poser votre bébé dans son lit, à sortir de sa chambre et à attendre plusieurs secondes avant d’y retourner s’il pleure. Le principe est de ne pas le prendre dans les bras et d’augmenter l’intervalle d’attente à chaque fois et ce, jusqu’à ce qu’il s’endorme.

Le chrono-dodo en pratique

La règle de la méthode du Chrono-dodo, c’est de se tenir à un planning établi, strict et minuté, en espaçant et en diminuant les temps auprès de l’enfant pour augmenter les temps d’absence. Une méthode qui dure entre 7 et 15 jours et qui peut différer un peu selon l’âge de l’enfant.
Alors concrètement, ça donne ça :

Première étape : Jours 1-2-3

• 4×15 secondes d’absence et revenir le rassurer sans le porter
• Pause câlin
• 4×30 secondes
• Pause câlin
• 4×45 secondes

Deuxième étape : Jours 4-5-6

• 4×45 secondes d’absence et présence courte
• Pause câlin
• 4×1 minute
• Pause câlin
• 4×2 minutes

Troisième étape : Jours 7-8-9-10

• 4×45 secondes d’absence et présence discrète
• Pause câlin
• 4×1 minute
• Pause câlin
• 4×2 minutes

Témoignage d’une maman

Le retour de Manon, maman de Léo : 

Mon bébé s’endormait au sein. En maman débutante, à force de me laisser convaincre qu’il semblait bon pour un bébé de dormir et s’endormir seul dans sa chambre (alors qu’au fond de moi je n’en avais pas du tout envie ^^) (cf : pour soit disant ne pas en faire un être inadapté ^^) j’ai essayé !
(J’avais tant envie d’être une bonne maman 🥹)

J’ai cru que sans cela, je signais pour les 18 prochaines années avec mon bébé puis mon enfant sans cesse collé à moi pour dormir (la fatigue et le doute peuvent être totalement WTF ^^)

J’ai tenté la méthode Chrono-dodo…. Et 9 ans plus tard, je me souviens encore de cet instant bouleversant, qui n’a duré que quelques minutes, mais qui allait totalement à l’encontre de mon intuition : NON, je ne souhaite pas que mon bébé soit en détresse. NON, je ne veux pas apprendre à mon bébé quelque chose qui n’a AUCUN SENS !

Cet instant est resté gravé ! 

J’avais fait le test, 2 ou 3 soirées d’affilée, et heureusement, j’ai vite arrêté cela. Tout en douceur, nous avons continué de garder notre bébé près de nous pendant les quelques mois qui ont suivis, je n’ai jamais plus entendu de pleurs torturants. Mon fils, une fois passé ces premiers mois, n’a eu aucun problème en douceur de dormir seul dans sa chambre. Depuis ces 2 ans, il est même allé au lit seul après un « bonne nuit maman » ❤️. Aujourd’hui, du haut de ces 9 ans, je confirme…. Dormir avec son bébé (le temps que vous le ressentez utile) n’impacte en RIEN son autonomie future. Cela lui a juste offert la confiance et l’amour !

Et si c’était mieux de ne pas la suivre la première année ?

Conseils pour le sommeil de bébé

Comme tous les parents, on voudrait que notre bébé s’endorme seul et vite dans son lit, même à quelques mois, et la méthode du Chrono-dodo tente d’y répondre.
Le sommeil est une véritable acquisition, qui demande du temps et qui exige surtout que le bébé se sente en sécurité.

6 conseils phares d’Aude Becquart

• Optimiser l’espace : tête du lit contre un mur et éviter les étagères au dessus.
• Rituel et moment privilégié avant le coucher : tendresse, histoire, chuchotement, lumière douce…
• Glisser un doudou ou peluche comme compagnon de la nuit.
• Ne pas se soucier des bruits dans la maison : apprendre à dormir en toute situation.
• Poser son bébé avec des mots rassurants et positifs.
• Quitter la chambre calmement mais rapidement.

Nos astuces pour un dodo serein

Avant l’âge de 3 voire 6 ans, le sommeil de l’enfant reste instable. Il est donc tout à fait normal que votre nourrisson se réveille la nuit, et les raisons peuvent être multiples : le besoin d’être porté/réconforté, le besoin d’être changé, les coliques ou problèmes digestifs, les maux de dents ou autres douleurs, les nouvelles acquisitions. Si tous les bébés sont différents, ils présentent au moins un point commun : le besoin de chaleur corporelle et de contenance. Y compris avant de s’endormir ! C’est là que les bras ont un grand rôle à jouer, surtout avant 6 mois.

Porter son bébé et l’endormir dans les bras les premiers mois ne va pas le rendre dépendant ni l’empêcher de s’endormir en autonomie plus tard.
Au contraire !
Un bébé sécure deviendra plus facilement un bébé autonome. Mais pour devenir autonome, il a besoin d’accompagnement et c’est normal.

Laisser pleurer un bébé seul et le laisser seul dans son lit est rarement une réponse adaptée, selon nous. N’oublions pas que les pleurs sont son seul moyen d’expression pendant ses premiers mois et qu’ils manifestent toujours un besoin. Le laisser pleurer seul provoque du stress, un sentiment de mal-être et de non prise en charge de son besoin. Accompagner les pleurs comme le sommeil de bébé est important pour un développement harmonieux, et choisir le maternage proximal à la place de la méthode Chrono-dodo est tout à fait possible aussi !

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Peut-être que même nous, en tant qu’adultes, si nous nous projetons à sa place, nous ne serions pas rassurés. Imaginons-nous effrayés et laissés seuls, dans le noir. Même si quelqu’un venait nous voir régulièrement, pas sûr que cela suffise pour nous sentir en sécurité et nous endormir dans des conditions optimales !
Pour un bébé de moins d’1 an, le protocole doit durer maximum 10 minutes, soit 9 visites et 2 temps « pause ».
En revanche, pour les enfants plus grands étant déjà plus autonomes de manière générale et donc moins dépendants comme peuvent l’être les nourrissons, cette méthode peut être bénéfique ! Un temps pour tout !

Une méthode cadrée, ritualisée et qui se répète peut être rassurante pour l’enfant comme pour vous.

Et retrouvez de supers astuces de parents pour sauver vos soirées 😉

Accompagner l’endormissement de bébé

On l’a dit, le sommeil du tout-petit s’acquiert avec le temps et est un temps bien particulier pour lui puisqu’il est sans vous ! Une séparation n’est jamais anodine pour bébé, et encore moins la nuit ! Il a donc besoin d’être rassuré, aidé, et de bien comprendre ce qui va se passer pour lui à ce moment-là. Parce que oui, on le répète, s’endormir est une tâche difficile pour un bébé.

De l’empathie et de la bienveillance

L’accompagner avec douceur est important pour lui, ce qui implique une posture adaptée, surtout dans notre manière de communiquer. Dès son plus jeune âge, le bébé est sensible aux expressions faciales, aux sourires, au ton de la voix, à l’intonation et aux mots employés. Choisir les bons mots est alors très important et va l’aider à s’endormir sereinement.

Bébé a besoin de sentir que vous compreniez ses besoins, mais vous pouvez aussi lui exprimer vos propres difficultés. Par exemple, vous pouvez très bien lui expliquer que vous êtes fatigués et que c’est difficile pour vous lorsqu’il ne dort pas. Créer du lien par la parole ne peut que l’aider à se sentir apaisé et donc à lâcher-prise pour s’endormir. Il doit sentir que vous êtes là pour lui, quoi qu’il arrive.

Idées de phrases positives

•  » Je te propose ton lit car je pense que tu es fatigué et que tu as besoin de dormir  »
•  » Je pense que tu as besoin de te reposer, je te pose dans ton lit pour que tu puisses être au calme « 
•  » Tu sembles fatigué, je te propose ton lit, mais tu peux discuter avec ton doudou et tu t’endormiras quand tu seras très fatigué »
•  » Je te pose dans ton lit car tu es fatigué, mais je suis juste à côté, tu n’es pas seul dans la maison. »

Eviter les injonctions

Les phrases toutes faites que l’on pense fermes ne sont pas si efficaces qu’on le pense en réalité. Elles peuvent même, à force d’être répétées, faire l’effet inverse et empêcher l’enfant de dormir.

L’enfant apprend par la répétition, oui, sauf pour des acquisitions comme le sommeil… Lui répéter qu’il est l’heure de dormir et qu’il faut qu’il dorme, ne le fera pas s’endormir plus vite.

En effet, lui répéter ce qu’il sait déjà car vous lui avez dit une fois, ne va pas le convaincre s’il n’a pas envie de dormir. Si au contraire, il est d’accord et qu’il a envie de dormir, la répétition n’est pas utile non plus : il peut ressentir une pression, qui ne sera pas productive. Et il est important de rappeler que la volonté ne suffit pas toujours à s’endormir immédiatement ! Lui répéter qu’il est temps de dormir amènera une tension qui peut l’empêcher de dormir.

En tant qu’adulte, quand quelqu’un nous rappelle plusieurs fois que nous avons une tâche urgente à effectuer, ça nous met rarement dans un état d’esprit décontracté et serein pour faire cette tâche ! Si nous n’avons pas envie de la faire, le fait de le rappeler va nous énerver, et si on est motivé par cette tâche, nous la rappeler va nous mettre la pression. Et dans les deux cas, la répétition et le rappel n’auront pas été efficaces. Alors imaginez pour un tout-petit !

Exemples de phrases à bannir

• « Il est l’heure que tu dormes »
• « Il faut que tu te reposes »
• « C’est l’heure de la sieste, il faut que tu dormes »
• « Il faut dormir, c’est la nuit »
• « Tu dois te reposer, tu es fatigué »
• « Il faut que tu fasses dodo maintenant, c’est l’heure »
• « Tu dois dormir »
• « C’est l’heure de la sieste, tu dors »

Consulter un professionnel du sommeil

Si malgré tout, vous vous sentiez démunis et dépassés, que ce soit par les pleurs de bébé au moment du coucher ou parce qu’aucune méthode n’a suffisamment d’effet sur votre bébé, il vous est toujours possible de vous tourner vers un professionnel qualifié, qui vous accompagnera dans ces difficultés.

Quelques pistes :

• Médecin spécialiste du sommeil du bébé (ou pédiatres somnologues)
• Psychologue spécialisé dans le sommeil
• Pédopsychiatre
• Accompagnant en sommeil du bébé (ou coach du sommeil)
• Doula et éducateur.trice de jeunes enfants

Quoi qu’il en soit, qu’on opte pour une méthode ou pour une autre, l’important est de rester fidèle à ses valeurs et de suivre son instinct. Si nous avons un message à vous faire passer, c’est bien celui-là ! Faites-vous confiance car c’est vous qui connaissez le mieux votre bébé. La meilleure méthode est celle qu’on choisit par conviction et avec laquelle on trouve son équilibre.

Une dernière chose : vous n’êtes pas non plus obligé de choisir, après tout ! Si vous n’avez pas envie de vous priver de contact avec votre bébé s’il a besoin de s’endormir dans vos bras, alors ne le faites pas. En tout cas, pas dans l’immédiat ! Cela n’exclut pas que plus tard, vous ayez envie d’essayer autre chose, de prendre de nouvelles habitudes ou d’essayer la méthode du Chrono-dodo.
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