Faites-vous partie des femmes qui refusent d’enfanter dans la douleur ? Ou au contraire, voulez-vous tout ressentir au moment de l’accouchement ? Peut-être êtes-vous encore indécise ? Dans tous les cas, il vaut mieux être bien renseignée.
Avantages, inconvénients, gestion de la douleur… On vous dit tout au sujet de l’accouchement avec ou sans péridurale.
La péridurale : qu’est-ce que c’est ?
La péridurale est une anesthésie de la partie inférieure du corps. Elle consiste à injecter un médicament anesthésiant entre deux vertèbres lombaires, dans l’espace péridural. C’est-à-dire entre les ligaments vertébraux et le canal rachidien. Sachez qu’à cet endroit-là, il n’y a pas de moelle épinière. Le médecin pose un cathéter, petit tuyau, par lequel la substance anesthésiante sera injectée au fur et à mesure de l’accouchement.
Le but de la péridurale : faciliter l’accouchement en atténuant les douleurs et en permettant aux parturientes de se concentrer sur l’expulsion du bébé.
Pour bénéficier de la péridurale, il est nécessaire de rencontrer le médecin anesthésiste quelques semaines avant la date présumée de l’accouchement. Il vérifie alors que vous ne présentez pas de contre-indication à l’analgésie péridurale.
Ces contre-indications peuvent être :
- une allergie aux anesthésiques locaux
- un trouble de la coagulation sanguine
- une infection de la peau du dos
La péridurale s’est développée à partir des années 1970 et s’est popularisée dès 1994, date à laquelle elle a commencé à être remboursée par la Sécurité Sociale.
Aujourd’hui, la péridurale est devenue une norme en France (82,7 % des femmes l’ont utilisée en 2021), alors qu’elle reste marginale dans certains pays comme les Pays-Bas.
Avec ou sans péridurale, c’est votre choix, et il peut changer en cours de route si vous l’avez préparé.
Accouchement avec ou sans péridurale : avantages et inconvénients
Un certain nombre de femmes souhaite accoucher sans péridurale, car elles redoutent les inconvénients. D’autres, en revanche, la plébiscitent pour ses avantages. Voyons cela de plus près.
Les bénéfices de la péridurale
- Diminuer les douleurs
Environ 20 minutes après la pose, la douleur s’atténue jusqu’à disparaître complètement, dans 90 % des cas. Ainsi, le bébé peut venir au monde dans une atmosphère plus détendue.
- Éviter de recourir à l’anesthésie générale en cas de césarienne
Si, durant l’accouchement, on doit procéder à une césarienne, on pourra utiliser le cathéter pour délivrer de l’anesthésiant et éviter une anesthésie générale.
- Limiter la fatigue
On observe que la fatigue est moins importante, de même que la dépense énergétique. C’est intéressant pour les mamans et les fœtus les plus fragiles.
- Gérer soi-même l’analgésie
Grâce à une pompe d’injection, la future maman peut contrôler elle-même la quantité d’analgésique qu’elle prend.
- Pas de risque pour le bébé
Le recours à la péridurale ne comporte pas plus de risque pour le fœtus qu’un accouchement sans péridurale.
Les inconvénients de la péridurale : une médicalisation de la grossesse
De plus en plus de femmes souhaitent un accouchement naturel.
D’après l’enquête nationale périnatale 2021, de plus en plus de femmes utilisent plus souvent des méthodes non médicamenteuses pour gérer la douleur. Elles veulent respecter leurs corps et celui de leur bébé. Comme l’explique le Dr Paul Cesbron, gynécologue, « lorsque l’on pose une anesthésie, on modifie les conditions de la naissance, les positions, la perception du bébé ». Il ajoute que la péridurale « entraîne une rupture quasi systématique des membranes (poche des eaux) et une pose de perfusion d’ocytocine ». En effet, la péridurale peut avoir tendance à prolonger l’accouchement et à réduire les contractions de l’utérus. Ce qui conduit parfois à administrer une piqure d’ocytocine, afin de déclencher les contractions. Ou bien à recourir aux forceps pour sortir le bébé.
De plus, la parturiente doit rester alitée, ce qui ne facilite pas la descente du bébé autant que si elle pouvait marcher.
On observe aussi des effets indésirables temporaires tels que des difficultés à déplacer les jambes, des tremblements, des difficultés à uriner, des maux de tête. Tout ceci est censé disparaître en quelques heures.
En outre, certaines femmes ont une phobie de l’aiguille. Le geste technique, qui consiste à piquer dans le dos, peut générer de la peur, voire de l’angoisse. Notez tout de même que le risque de paralysie est exceptionnel.
Sachez cependant que vous pouvez vous préparer à accoucher de manière physiologique, avec le moins d’interventions médicales possible.
Préparation à l’accouchement sans péridurale
Vous souhaitez être pleinement actrice lors de la venue au monde de votre enfant. Il est nécessaire d’anticiper et de bien vous préparer afin de gérer la douleur lors de la délivrance. Voici ce qui peut vous aider.
- Créer un projet de naissance
Vous pourrez y noter tous vos souhaits pour votre jour J et le partager avec les professionnels qui vous accompagnent avant et pendant l’accouchement. Vous les prévenez, par ce moyen, que vous ne voulez pas de péridurale par exemple.
- Le Yoga prénatal
Cette méthode de préparation à l’accouchement associe postures et régulation de la respiration. De précieux outils pour réduire la douleur de l’accouchement.
- La méthode Bonapace
Cette approche, centrée sur le couple, permet de contrôler la douleur. Massages, relaxation et digitopression permettent de contrôler la douleur.
- Les massages
Ils sont un excellent moyen de soulager la douleur, notamment dans le bas du dos. Prodigués par le partenaire, ils sont très utiles pour impliquer le co-parent le jour J.
- Accoucher à quatre pattes ou sur le côté
Certaines positions d’accouchement facilitent le travail. Par exemple, à quatre pattes, l’utérus appuie moins sur le sacrum. La douleur en est diminuée. Il est aussi plus facile de pousser.
Vous pouvez également tester la position d’accouchement sur le côté, avec une jambe relevée, pour mieux relâcher le périnée.
Cette pratique, qui vise à entrer en communication avec le fœtus, peut permettre de mieux gérer les contractions ainsi que le stress.
Accouchement avec ou sans péridurale : c’est un choix qui vous appartient lors d’un accouchement par voie basse. Nous vous conseillons de bien y réfléchir en amont et d’opter pour une bonne préparation à la naissance, si vous le pouvez.
Pour ou contre, aucune médaille🏅n’est décernée à la fin ! La pépite est la rencontre avec votre bébé. On peut vouloir la péridurale est ne pas l’avoir, ne pas la vouloir et y être contrainte, ne pas la désirer en amont et s’empresser de l’avoir le jour J… cela fait partie de l’aventure de la naissance !
Si vous souhaitez continuer à vous informer au sujet de la grossesse et de la parentalité, nous vous invitons à lire nos autres articles. Et un, en particuliers, pour se préparer pendant la grossesse à un accouchement physiologique !